Le salon Geew Bi -2020
Sous le parrainage de Soly Cissé
Commissaire Olivia Marsaud ( Galerie le Manège )
Commissaires invités Ken Aïcha Sy Wagane Gueye
SALON GÉEWBI
En quelques mois, le Covid-19 s’est répandu dans nos vies en même temps qu’il affectait la planète, impactant de façon forte notre quotidien. Au Sénégal, les artistes ont une fois de plus fait montre de créativité et de solidarité que ce soit via les fresques murales, la création de masques, ou encore la participation à de multiples campagnes de sensibilisation. Depuis la mi-mars, et les décisions prises par les autorités pour freiner la propagation du virus, cette crise n’a pas tari la créativité ni limité le désir d’expression des artistes : ils continuent de créer, dans leurs espaces propres voire, pour certains, bloqués depuis l’étranger.
vec eux, il nous faut réinventer des modes différents de présentation de leurs œuvres. Les galeries de l’Institut français du Sénégal (celle du Manège à Dakar comme celle du Fleuve à Saint Louis) sont désormais fermées au public, et les réseaux sociaux, malgré leur dynamisme actuel, ne peuvent tout compenser. C’est de ce manque qu’est né notre projet d’organiser un événement qui puisse combiner espace d’exposition des œuvres, confrontation avec tous les publics, et remise de prix symboliques. Ce qu’on appelle habituellement un « Salon », à la différence qu’ici ce n’est pas le public qui va se déplacer mais bien les œuvres qui entreront chez lui. Un Salon dans votre salon : le Salon Géew Bi (« le cercle »).
Les œuvres proposées par les artistes sur cette plate-forme de diffusion seront également partagées sur l’ensemble de nos canaux numériques, pour plus de visibilité. L’implication du public sera déterminante puisque chacune et chacun pourra voter pour ses œuvres préférées et décider ainsi de l’attribution d’un des deux Prix.
Une exposition est organisée sur les murs extérieurs de l’Institut Français de Dakar rue Gomis et une publication rassemble les œuvres ainsi exposées, contribuant à documenter rétrospectivement la période bouleversée que nous vivons. Car si plus que jamais nous avons aujourd’hui besoin de solidarité et d’humanité, le monde de demain ne s’inventera pas sans les artistes et leur regard irremplaçable.
Contribution- catalogue Geewbi – Ken Aïcha Sy
“L’imagination peut aider à sortir d’un réel insupportable.”
Le Salon Geewbi à été une grande bouffée d’air dans une période “morose” et très angoissante. Comme depuis une soixante d’année les artistes sénégalais ont répondu à l’appel et ont pu présenter à travers la Galerie virtuelle des œuvres très éclectiques ; Sculpture casque Anti-Racism Mentality , Installation où la chaise du confinement , la peinture Lâchez prise ou encore la photographie de l’Enfermé . Une réponse plurielle face à un questionnement collectif : Qu’allons nous devenir ?
N’est il pas là le rôle de l’art et finalement l’importance de l’artiste dans sa société ? Nous aider à respirer , questionner , aimer ou réfuter…
Le Geew Bi a finalement réuni une soixantaine de pièces que nous vous présentons maintenant dans ce sublime ouvrage . Plus d’un catalogue , c’est le témoignage de nos ambassadeurs, différentes générations issues de différentes couches sociales sénégalaises locales ou expatriées. La capture historique , émouvante et riche d’une période période difficile pour le Sénégal mais aussi pour le reste du monde .
Certains ont dépeint une ville silencieuse , des rues désœuvrées face à autant de solitude, un environnement changé par la brutalité de la crise sanitaire mondiale , d’autres ont photographié l’inquiétude , la tristesse mais aussi la force de ces visages anonymes et souvent masqués. Des enfants où des adultes, des femmes où des hommes , tous unis face à l’adversité d’un avenir incertain.
Une fois de plus la créativité nous a réconforté et rappelé que nous ne sommes pas seuls dans la tourmente. Elle nous donne aussi de l’espoir et nous apprend à regarder différemment la vie. Il y a une esthétique certaine dans cette crainte du futur. Notre humanité voilà ce que Le Salon ravive . Non, tout n’est pas perdu!
Oh comme je suis heureuse que les artistes aient fait preuve d’autant de générosité mais aussi et surtout de résilience. Certains ont créé dans la souffrance ou d’autres totalement démunis, comme si l’œuvre était un dernier don à l’humanité… Je ne remercierais jamais assez l’Institut Français de m’avoir associé à cette initiative.
Cela étant dit , faites comme moi et rentrez dans le cercle …